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Foulées Majolanes

Publié 13 Novembre 2012 par Tom in route

Foulées Majolanes

Après une grosse saison passée à me préparer pour du long je me sentais des jambes de tracteur : qu’importe le terrain, qu’importe la vitesse, j’avance ! Après Saint Jacques je m’étais donc promis de travailler un peu ma vitesse bien que ce ne soit pas ma tasse de thé : sans elle je suis cuit sur de courtes distances et ça ne peut pas me faire de mal pour les relances sur du long ! Me voilà donc engagé sur le 10km des foulées majolanes !

C’est l’occasion pour moi de voir ce que je vaux sur 10km après deux ans sans m’être aligné sur cette distance et mon misérable record de 43’44". Pas d’inquiétude sur ce point, le record devrait tomber ! Après discussion avec les copains de l’AAAL je me dis que je peux viser les 37 minutes, voilà l’objectif fixé ! Après un petit calcul ça donne tout de même une allure de 3’42, gloups ! Je garde le souvenir du relais des roses à chalon où j’avais tourné dans ces temps pour terminer fracassé après seulement 6km…

Initialement j’avais programmé un gros mois d’entrainement avec une ou deux séance de VMA et une séance de vitesse spécifique par semaine ainsi qu’une sortie longue et accessoirement un footing de récup si le cœur me disait, malheureusement une blessure au pied survenue une semaine après Saint-Jacques lors d’une sortie avec Yann (je m’étais pourtant promis 15 jours de repos, ça m’apprendra…) est venu perturber ce charmant programme…

Finalement tout s’est réglé une vingtaine de jour avant la course et malgré mon acharnement je ne me sentais pas du tout prêt une semaine avant la course, je décide donc de tenter le tout pour le tout et de me mettre minable pendant 5 jours. Au programme : Dimanche 3x3500 à allure 10, Lundi footing long (18,5km) à allure semi, Mardi VMA longue, Mercredi 2x12x30 "/30", Jeudi 4x1000 à allure 10. Au final je suis explosé mais je me sens fin prêt, deux jours de repos ne seront pas du luxe : j’ai mal partout !

Nous y voilà : dimanche matin je me sens frais malgré la mauvaise nuit que j’ai encore passé, décidément ce 10km m’angoisse bien plus que toutes les courses que j’ai courues cette année… Je ne sais pas si c’est l’angoisse du chrono ou l’appréhension de la douleur que je devrais gérer en fin de course mais c’est officiel : je suis vraiment très stressé, c’est rare !

Après un petit dej’ léger mon chauffeur attitré du jour passe me chercher, Fred qui devait disputer sa première course mais qui s’est malheureusement blessé, pas de pot… La météo n’est pas terrible, ça sent la pluie mais pour l’instant ça tient, touchons du bois… Premier coup de stress de la journée : j’ai oublié d’imprimer ma licence et je n’ai pas de certificat médical sous la main pour retirer mon dossard, j’espère qu’un beau sourire et ma vieille licence feront l’affaire… Finalement il semblerait que j’ai déjà tout réglé par internet : ouf !

En sortant de la voiture nous sommes accueillis par une bonne averse, c’est pas terrible tout ça… Un petit tour de chauffe après m’être changé, j’en profite pour repérer un peu le début du parcours et papoter un peu pour faire tomber le stress. La course emprunte une boucle d’un peu plus de 3km dont on fait trois fois le tour, j’envisage assez sérieusement de me cacher dans un buisson après le 1er et de surgir devant la tête de course au dernier moment. Mon honnêteté me perdra… J’avale une barre de céréale pour avoir suffisamment de jus pour tenir jusqu’au bout (et un peu par gourmandise…) avant d’aller faire quelques accélérations pour me placer sur la ligne. Je rejoins Mathieu puis Jean-Claude de l’AAAL, nous discutons sur la ligne en attendant le coup de feu ou plutôt de sifflet (ici c’est vraiment à l’ancienne, pas de puces, pas de pistolet et une corde pour faire office de ligne de départ. C’est rustique mais ça fait tout le charme des petites courses de villages !)

C’est parti ! J’ai beau m’être placé en première ligne, un gros malin a réussi à se faufiler devant moi, et, évidemment, ce n’est pas une fusée… Je me retrouve donc à la corde et il me bloque dans le premier virage, je bougonne dans ma barbe et en dehors semble-t-il car il a l’air de m’avoir entendu pester après lui, tant mieux, ça lui apprendra ! Je fais un petit écart et le dépasse sans l’ombre d’un regard (quitte à le snober, autant le faire avec la manière !)

Me voilà dans la course, le stress est retombé : je suis dans mon élément, fini les jambes en coton ! Ça part assez vite devant, je ne m’enflamme pas : je suis ici pour faire 37 minutes, peu importe la position. Tout est prévu : j’ai noté mes temps de passage à chaque kilomètre dans la paume de ma main, j’ai coupé le bip de mon GPS qui risque de me déstabilisé en ne tombant pas pile au kilomètre, bref je me moque de la bagarre (pour une fois…). Malgré la vitesse qui me semble un peu élevée je prends le rythme, j’ajusterais ma vitesse à la 1ère borne. Je compte une vingtaine de coureurs devant moi, c’est beaucoup pour une petite course comme ça! Si je termine dans les 30 ce sera déjà bien, je n’ai pas la moindre prétention sur ce type de course de toute manière. Je me calle pour le moment à l’avant d’un petit groupe de 10 coureurs un peu derrière le peloton de tête.

Après un petit virage surprise avec une énoooorme flaque d’eau et de nombreux coureurs qui se sont fait avoir (j’y suis allé de mon petit saut de cabri) me voilà au bout du premier kilomètre : 3’28, c’est trop rapide ! J’ai beau me sentir bien, je sais que ce ne sera pas le cas au bout de 4 ou 5 kilomètres de plus à cette allure. J’opte donc pour la sécurité en ralentissant et je laisse filer mon petit groupe pour raccrocher le train des retardataires qui s’étaient fait distancer. Le rythme me semble plus proche des 3’42, je me sens vraiment à l’aise : j’ai presque l’impression de me traîner, sûrement une conséquence des séances de VMA de la semaine passée, c’est miraculeux !

Après une petite portion de piste cyclable et un nouveau virage compliqué à négocier avec une petite descente et une plaque d’égout brillante d’humidité dans le bas j’entame la longue, très longue ligne droite qui doit nous ramener près du départ de la boucle et passe la balise des 2km. D’après mon chrono je suis pile dans les temps : parfait, on ne change plus rien ! Et voilà que je commence à grappiller des places, je n’ai pourtant pas accéléré : les premiers organismes sont en train de craquer et mon petit groupe semble lâché...

À la fin du premier tour, quelques spectateurs sont là pour nous encourager, l’ambiance n’est pas phénoménale mais ça fait du bien moralement. La mi-course approche, je me sens vraiment bien et je remonte toujours. Je reprends les attardés de mon groupe de départ, certains ont l’air marqués. Après avoir enjambé la fameuse flaque je me fais doubler par une fusée, sa gestion de course me laisse sceptique… On m’annonce que je suis à la 17ème place à ce moment, je suis assez content de moi, d’autant plus que les sensations sont toujours très bonnes. Finalement, le 10km est moins terrible que dans mes souvenirs ! Seule petite ombre au tableau : il n’y avait pas de balise au 4ème Km, je ne sais donc pas où j’en suis par rapport à mes temps de passages…

Me voilà à la mi-course, un rapide coup d’œil à la montre : 18’15, cela me fait une avance de 15 secondes, pour l’instant tout se déroule selon le plan ! Je rattrape la tête du groupe du départ, l’un d’eux semble être à deux doigts de cracher un poumon sur le trottoir, j’espère que ce n’est pas ce qui m’attend… Je commence à être un peu isolé et je regarde un peu autour de moi histoire de m’occuper l’esprit et de ne pas trop penser à l’acide lactique qui commence à descendre dans mes mollets…

J’aborde le dernier tour, Fred, fidèle spectateur m’encourage d’un « Aller Tom ! » qui me fait chaud au cœur, je lui fais un immense étalage de ma gratitude d’un rapide signe du pouce (allez crier merci alors que le cœur est en train de carburer et que le souffle est court!) et c’est parti pour les derniers kilomètres, les plus difficiles si tout se passe bien ! J’aperçois deux coureurs quelques dizaines de mètres devant moi et les dépasses rapidement, tiens, voilà ma fusée du second tour qui semble en train de se crasher… Le prochain va être dur voire impossible à aller chercher, il a une centaine de mètres d’avance. A moins d’un pépin pour lui, il n’y aura pas de miracle !

Cette fois on m’annonce 10ème, de mieux en mieux ! Je pense approcher des 7,5km comme je n’ai pas vu de panneau depuis le 5ème km… Je ne m’en formalise pas, je sens que mon rythme est très bon, par contre ca y est je commence à souffrir : première petite remontée (la barre de céréales ?) que je ravale instantanément. Pas le temps de faire une pause vomito. Décidément, le 10 c’est pas très glamour entre ca et l’écume qui va bientôt commencer à se former autour de ma bouche…

Aller, voilà le 8ème kilomètre, cette fois pas de panneau mais un marquage au sol, c'est mieux que rien... Plus qu'une longue ligne droite et le retour, les mollets commencent à chauffer mais ca va encore. Je commence de dépasser quelques coureurs qui n'en sont qu'à leur second tour, les pauvres, ca doit faire mal au moral! les quelques retardataires se transforment en wagon alors que j'arrive à la dernière borne. Tiens! Un panneau cette fois! Je jette un oeil à ma montre que je n'ai pas regardé depuis 4km: 32'52! C'est bon je suis largement dans les temps, j'ai une bonne marge, génial!

Voilà le moral regonflé à bloc pour ce dernier kilomètre, je suis bien décidé à ne rien lâcher. Je compte les mètres dans ma tête pour passer le temps et oublier un peu la douleur. Un spectateur m'annonce encore 400m, c'est bien ce que j'avais compté. Un dernier virage et je lâche tout ce qu'il me reste, c'est à dire pas grand chose: je ne vais pas plus vite! Au moins je n'aurais pas de regret. Ca y est je passe sous l'arche en 36'53: objectif rempli, je suis super content!

Voilà, plus qu'à retirer mon tshirt, débriffer avec Fred en attendant les autres AAALiens et manger un peu!

Voilà l'heure du bilan: c'était beaucoup moins traumatisant que dans mon souvenir! Je me sens réconcillié avec cette distance même si ce n'est toujours pas ma tasse de thé: rien à voir avec la gestion des imprévus sur un trail. Ici tout est soigneusement calculé, on se tient au plan, pas de place à l'improvisation. La préparation a fini par payer, comme quoi la VMA c'est vraiment magique... Même si dans les derniers kilomètres j'avais la sensation d'être à bloc je suis persuadé de pouvoir aller plus vite, la sensation d'explosion n'est arrivée dans mes jambes qu'assez tard, sans doute trop. On fera mieux en 2013!

Petit bug du cardio sur le premier kilomètre, à moins que j'ai pris un vélo?

Petit bug du cardio sur le premier kilomètre, à moins que j'ai pris un vélo?

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