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Lieues Foreziennes

Publié 13 Novembre 2013 par Thomas Diconne in route

Lieues Foreziennes

Ca y est, l’endurance trail semble digéré, les articulations ont arrêté de crier et le coup de bambou n’est pas (encore ?) arrivé. Me revoilà en selle alors que la fin de saison bat son plein avec un programme chargé : Lieues Foreziennes, Semi de Beaune, Marathon du Beaujolais et SaintéLyon en relais à deux avec le frérot.

Pour bien débuter dans cette escalade de violence, me voilà engagé sur les lieues foreziennes, petit 10km fort sympathique auquel j’avais participé en 2011 en courant le semi en compagnie de mon frère.

Après une bonne sortie trail samedi en prépa de la SaintéLyon en compagnie de Vincent et Jean-Seb (comprendre bonne balade dans la boue les monts d’or, sous la pluie avec nos frontales pour seule présence non-hostile) je prévoyais d’aller repérer le tronçon St Etienne – Ste Catherine de la STL à vtt, logeant chez mon frère pendant deux jours à quelques encablures du parcours. Manque de chance, il tombe des cordes ce dimanche et la motivation n’est pas là : la course sous la pluie pourquoi pas, le vélo surement pas ! Terminer en surgelé, très peu pour moi…

Finalement mon frère et moi opterons pour la sortie trail entre les gouttes sur la section Sorbiers – St Christo. Bilan de la balade : le terrain est spongieux, et il semblerait que cela ne va pas aller en s’améliorant… Le parcours en revanche devrait m’aller comme un gant : 7km de route pour quitter Saint Etienne où je pourrais laisser parler ma vitesse, une bonne montée sèche pour sortir de Sorbiers qui va écrémer les routards peu habitués à la grimpette, puis une succession de montées / relances entrecoupées de petites descentes qu’il faudra bien gérer pour ne pas se griller avant le ravito de St Christo. Les 14 derniers kilomètres en revanche me lanceront dans l’inconnu, bref c’est là qu’on va s’amuser !

Bon, après ces deux petites sorties trail il est l’heure de penser au 10km de demain qui va arriver très vite, et pas question de compter sur le paramètre fraicheur pour sortir un gros chrono… Le programme est simple : quelques étirements, une bonne tournée de pâtes et un gros dodo pour récupérer un maximum. Il faut dire que je n’ai pas une ambition débordante : pas moyen de claquer un record vu que le parcours ne fait pas 10 bornes et de toute façon 15 jours après un ultra j’aurais une bonne excuse pour ne pas me fouler. Cela dit j’ai réussi à avaler la séance de 4x2000m de mardi sans broncher, comme quoi ça ne va pas si mal.

Malgré la nuit de sommeil les muscles sont encore un peu raides au réveil. Pas d’inquiétude, je compte y aller mollo. L’objectif n’étant pas le chrono mais de retrouver de bonnes sensations de vitesse en vue des courses à venir. Si je pouvais améliorer mon record sur semi ou sur marathon malgré les profils peu adaptés de Beaune et du Beaujolais je serai ravi. Un petit dej’ frugal en compagnie de mon frangin qui se prépare pour le semi et nous sautons dans nos baskets. Lui opte pour la solution chaude avec le collant et le pull léger, moi pour la version été short / tshirt. Un regard au thermomètre me fait rapidement comprendre que l’idée n’est pas lumineuse : 2°C sur le rebord de la fenêtre. Voilà au moins une motivation pour rallier la ligne d’arrivée dans les meilleurs délais !

Après une petite trotte en voiture nous arrivons à Bonson avec plus d’une heure d’avance, il n’y a pas foule pour le moment ! Tant mieux pour nous, nous filons nous mettre au chaud le temps de récupérer mon dossard et mon nouveau maillot, toujours aussi bien avec ses manches longues et sa matière assez agréable. Seule la couleur a changé, après le jaune et blanc de 2011 c’est le noir et blanc qui s’impose en 2013.

L’envie d’aller faire un tour dehors n’est pas au rendez-vous, nous restons à poireauter au chaud en attendant les autres lyonnais. Pendant ce temps la raison me rattrape : j’enfile un tshirt à manches longues sous le maillot de club : me voilà en mode intermédiaire : les jambes à l’air et le haut bien couvert avec un buff autour du cou et un autre au poignet, paré à filer sur mes oreilles si le besoin s’en fait sentir. Finalement les lyonnais ne tardent pas à arriver, nous papotons un peu le temps que tout le monde se prépare puis il est temps de passer à l’échauffement.

Mon frère et moi prenons la direction de la sortie mais Eric tombe sur son voisin, petite discussion puis nous repartons. Pendant ce temps-là les autres ont pris la poudre d’escampette, tant pis, on va se réchauffer en famille ! (Dit comme ça, s’est un peu incestueux quand même…) Nous partons dans les petites rues de Bonson, cette fois il y a foule, nous optons pour la direction inverse à la ligne de départ à travers un petit lotissement. Après une vingtaine de minutes à trottiner il est grand temps d’aller se mettre sur la ligne, je souhaite une bonne course à Eric et cherche du regard les maillots de l’AAAL que je repère en train de repartir un peu plus loin. Je place une petite accélération pour les rattraper et tester un peu mes jambes ce matin : elles ont du répondant ! On ne peut pas parler de forme olympique mais ça ira bien pour l’objectif du jour.

L’emplacement de la ligne ne saute pas franchement aux yeux : une arche est placée sur la route mais il y a beaucoup de monde devant. Nous sommes sous l’arche, mais vu le monde en amont nous nous faufilons vers l’avant pour ne pas être enfermés dans la masse. Une ligne noire barre la route, pas franchement évident comme ça… Nous nous plaçons là pendant que les officiels font reculer les quelques coureurs encore en train de se promener. Nous sommes tous encore en train de nous interroger sur la position de la ligne quand un coup de pétard retenti sans la moindre forme de procès…

Pas le temps de se poser de questions, je démarre le chrono et mets les jambes en action. Ca bouscule de tous les côtés, on est loin du départ pépère des templiers… Ici c’est la guerre ! Si je veux m’en sortir il va falloir jouer le jeu : je me glisse sur la droite de la chaussée et joue un peu des coudes pour ne pas me faire trop secouer, je remonte les quelques coureurs qui me bloquent la route tandis que d’autres me font des queues de poisson, m’obligeant à mettre des coups de frein intempestifs. Le premier virage arrive finalement, étant à l’intérieur je manque de me faire coincer contre le mur… Me voilà dans l’ambiance, je commence déjà à raller contre les turpitudes de la course sur route…

Dans l’effervescence du départ j’ai perdu Yann de vue, une fois de plus je compte sur lui pour me servir de lièvre dans les premiers kilomètres. Il a l’habitude de partir sur une bonne allure qui me permet de me mettre sur de bonnes bases. Je le repère dans mon dos, parfait ! Après le premier virage la route s’élargit et le flot de coureurs se retrouve bien canalisé, la bagarre n’est plus d’actualité. J’en profite pour me déporter et laisser Yann revenir à ma hauteur. Sa montre étant en rade de batterie il me demande de lui donner notre temps de passage au kilomètre. Ça va vite, je sens que je vais rapidement avoir chaud : j’ôte le buff qui me protégeait le coup et le passe autour de mon poignet puis relève les manches du tshirt un peu plus loin.

Devant nous le rythme n’est pas stratosphérique, les premiers ne sont qu’une vingtaine de mètres devant nous. La situation ne durera certainement pas bien longtemps mais pour le moment c’est assez plaisant de les garder en ligne de mire. Plusieurs petits groupes se forment rapidement, Yann et moi restons ensemble dans un petit peloton de 4 ou 5 coureurs maintenant que les allures sont à peu près callées. Nous arrivons à la première borne kilométrique : 3’33 au chrono. Un peu rapide mais pas beaucoup. Idéalement j’aimerais tourner entre 3’36 et 3’40, on va vite voir si c’est jouable. Dans le pire des cas je me callerais autour de 3’45 pour la jouer confortable.

Nous levons très légèrement le pied après ce kilomètre qui nous a conduits hors du village. Autour de nous les groupes ne sont pas encore bien stables, c’est le mercato chacun essaie de trouver un groupe dans son rythme. Nous sommes maintenant en rase campagne et le vent que j’avais entrevu à l’échauffement commence à se faire sentir, pour l’instant il ne me freine pas vraiment mais je sais qu’il va effectuer un long travail de sape. La fin de course promet d’être rude… Partant de ce constat j’essaie de m’abriter en me callant derrière Yann. Celui-ci n’a pas les épaules bien larges, je navigue autour de lui, ne tirant pas grand bénéfice de la situation. Le vent est très régulier et permet de tenir un rythme constant, aucune bourrasque ne vient plomber la cadence mais l’effort n’en est pas moins soutenu.

Après quelques centaines de mètres en rase campagne nous entrons dans Saint-Cyprien, je suis toujours en compagnie de Yann et de quelques coureurs mais nous sommes trop peu et trop désorganisés pour nous abriter du vent. J’essaie de me serrer un peu pour me mettre au chaud mais un coureur en orange me donne des coups de coude. Je m’écarte, prend un peu sa roue mais celui-ci ralenti rapidement. Je dépasse, mais celui-ci semble teigneux et me repasse sans tarder (à moins qu’il ne s’agisse de mon maillot floqué AAA Lyon qui le pique au vif suite à la victoire 2-1 des lyonnais lors du derby la veille…). Toujours est-il qu’il commence à me courir celui-là, quand l’occasion s’en présentera je ne vais pas le louper ! Nous arrivons ainsi au second kilomètre en 3’38, parfaitement dans l’intervalle de temps ciblé.

La traversée du village m’oblige à rester vigilant : j’ai le choix entre passer à gauche de la chaussée sur l’aire réservée aux piétons et slalomer entre potelets et barrières ou passer sur la route pavée d’autobloquants pas très agréables sous le pied. J’opte pour la seconde option moins risquée, toujours callé dans la roue de Yann et du coureur en orange. Après quelques virages où je tente d’éviter les trottoirs pour ne pas lever le pied et m’épargner toute dépense d’énergie inutile nous arrivons à la troisième borne. Ma montre bipe bien avant la marque kilométrique, me laissant dubitatif quant au mesurage, cette dernière ayant une fâcheuse tendance à minorer la distance parcourue… Le temps en revanche n’est pas minoré : 3’47, Je viens de prendre un sévère coup de frein… Je n’ai pourtant pas l’impression d’avoir diminué mon effort. Jusqu’à maintenant j’affrontais le vent de côté mais à présent il nous souffle dans les naseaux. Mince !

Nous sortons du village et perdons le couvert des maisons, cette fois nous sommes au beau milieu de la pleine : si je reste seul et exposé je suis condamné. Un peloton est en train de se former une vingtaine de mètres devant alors que le reste mon groupe est à la peine et ne semble pas en mesure de me couvrir, un coureur en bleu calé derrière mon épaule halète difficilement, Yann a l’air d’avoir du mal et j’ai bien envie de mettre un coup de poignard dans le dos du coureur orange : il est grand temps de m’éclipser ! Je lâche un peu d’énergie pour me rapprocher de ce petit groupe de dix coureurs environ et comble la moitié de la distance, l’effort est rude et me voilà à présent intercalé, seul et à découvert. Ma volonté plie et je décélère un peu, me retrouvant à la même allure que le groupe de devant. Je parviens à rapidement me reprendre pour remettre un coup de collier, comprenant que je n’irais pas loin tout seul à cette allure. J’arrive à opérer la jonction et sens immédiatement la différence : j’ai la sensation de repasser sur une allure de footing !

Me voilà bien au chaud, je ne ressens pratiquement plus le vent et l’allure me convient. Je m’attends à tout moment à voir le reste de mon ancien groupe recoller mais personne surviens. J’essaie de trouver l’abri idéal et arrive à la conclusion que la meilleure place est au fond à droite : comme à l’école, au fond près du radiateur ! Je profite de ce passage plus facile pour me retaper et lever le nez. Nous sommes au milieu des champs, les souvenirs du semi de 2011 me reviennent à toute vitesse. La dernière fois j’étais facile, aujourd’hui nettement moins… Nous passons le cap des 4km, une nouvelle fois ma montre bipe avec beaucoup d’avance et le temps est une nouvelle fois surprenant : 3’48 ! J’oublie immédiatement le chrono pour courir à la sensation, sinon je vais rapidement déprimer… J’observe un peu le paysage puis me reporte sur les coureurs du groupe : c’est très disparate, certains sont à l’aise, d’autres, plus nombreux entrent dans le dur tandis qu’un coureur frise l’apoplexie. Pour ma part je commence à entrer dans le vif du sujet, rien d’insurmontable mais la machine commence à chauffer. Le groupe bascule d’un côté de la route à l’autre sans raison apparente, peut-être cherchent-ils la meilleure trajectoire, peut-être cherchent-ils à s’abriter du vent, aucune idée. Ni une ni deux nous repartons de l’autre côté. Décidément je ne vois pas…

Nous continuons encore un peu à travers champs avant de bifurquer à gauche et quitter le parcours du semi. Manque de chance le virage ne nous coupe pas du vent, celui-ci nous agresse à présent de trois quart. Je ne m’excite pas, il reste de la route. Je reste bien au chaud au milieu du groupe, toujours sur l’extérieur afin de trouver le meilleur abri possible. Le rythme est toujours bien régulier, un coureur de Lyon Athlé est seul 2m devant, le reste du groupe. Nous passons le cap des 5km et le ravitaillement qui l’accompagne. Certains coureurs attrapent des gobelets, pour ma part je continue tout droit en essayant de ne pas me faire arroser.

La route n’est plus très large, le groupe s’étire et des coureurs commencent à ventiler pas mal. J’ai du mal à me maintenir au milieu du peloton, la place est chère et ça bouscule un peu. Tant pis, je prends l’extérieur, quitte à faire quelques mètres supplémentaires pour rester protégé du vent. J’attends impatiemment le demi-tour pour enfin profiter du vent dans le dos. La mi-course est passée, je sais que celui-ci ne va pas tarder à arriver. Le soleil montre enfin le bout de son nez et vient réchauffer les organismes, finalement je me serais bien passé de ses services, je commence à regretter mes deux maillots…

La petite route se termine et nous virons cette fois sur une départementale nettement plus large qui nous permet enfin de bénéficier du vent dans le dos. Ouf ! Je tente vaguement de me retourner pour repérer Yann mais avec les coureurs autour de moi je n’aperçois rien. Il semblerait que tout le monde attendait cet instant : passé le virage le groupe vole en éclats. Les coureurs amochés sont laissés pour morts tandis que les valides se sentent pousser des ailes. Nous sommes cinq à nous extirper du peloton pour filer en direction de l’arrivée alors que nous passons le 6ème kilomètre. Je ne lève à présent plus les yeux sur ma montre, je constaterais les dégâts aux 10km.

Il n’y a plus de stratégie de groupe qui tienne, à présent c’est chacun pour soi afin de profiter au maximum du vent. Le coureur de Lyon Athlé me précède ainsi que deux jeunes qui se sont extirpés du groupe. Nous avons retrouvé une bonne vitesse de croisière bien que je n’ai pas la sensation de forcer plus que tout à l’heure contre le vent et nous grignotons des coureurs du groupe qui nous précédait, celui-ci semblait plus réduit et moins protecteur que le nôtre. Nous sommes éparpillés des deux côtés de la chaussée quand une voiture arrive dans notre dos. Je commence à entrer dans le dur, pas question de faire l’effort de me déporter : je reste au bord de la route. De l’autre côté les coureurs font de même, la voiture passe au milieu.

Le paysage est toujours agréable, très verdoyant au milieu des prés, exactement comme dans mon souvenir. Seule différence regrettable avec le semi : nous ne traversons aucun village sur cette boucle, on perd le côté chaleureux du grand parcours où on sent que c’est la fête dans les villages. Alors que je commence à me perdre dans mes pensées nous franchissons le 7ème kilomètre, je jette un œil intéressé à ma montre : 3’40. C’est mieux mais je sens que je suis bien marqué par les premiers kilomètres. Plus qu’à serrer les dents et à ne pas lâcher, encore 3.6km avant l’arrivée, à peine un quart d’heure!

A peine passé le panneau que nous fondons sur le hameau du Grand Mont, pas de grosse bosse au programme heureusement mais un ravitaillement placé dans une épingle à cheveux alors que j’arrive lancé comme un missile. Le demi-tour est terrible, mes muscles crient grâce quand j’arrête la machine pour repartir aussi sec tambour battant dans la direction opposée… Une bonne ligne droite succédée d’un virage à angle droit nous conduit sur les chemins. D’après ce qu’on m’en a dit ceux-ci ont été refaits depuis la dernière édition afin de reboucher les trous et éviter les flaques. La DDE a l’air d’avoir été une nouvelle fois à la hauteur de sa réputation : je ne constate aucune différence entre 2011 et aujourd’hui ! Les premiers pas sur ce nouveau revêtement me donnent rapidement une indication : je vais souffrir ! Le sol est très souple, la perte de puissance est énorme et le rebond n’est plus naturel. Je dois fournir un effort supplémentaire pour maintenir le rythme, sans compter les zigzags et les petits bonds que je me vois contraint de faire pour éviter flaques et cailloux…

Un panneau 18km vient me remonter le moral, plus que 3.1km, haut les cœurs ! Je profite de ce sursaut de motivation pour croquer le maillot noir et jaune de Lyon Athlé, j’hésite à lui glisser un mot d’encouragement (entre lyonnais en terre stéphanoise on se serre les coudes) mais l’effort me semble trop risqué, le souffle devient une denrée rare… Le panneau des 8km ne tarde pas.

Il y a un peu de monde pour nous encourager au bord du chemin, cela me permet de ne pas rester focalisé sur mon cœur qui tape un peu trop haut à mon goût et mes jambes qui commencent à brûler. Les panneaux plus rapprochés maintenant que nous avons rejoint le parcours du semi me permettent également de mesurer plus précisément ma progression avec une marque tous les 500m. Bref j’ai mal aux pattes mais le moral est bon.

Le chemin se poursuit, je dépasse encore un ou deux coureurs en suivant toujours les deux jeunes qui se sont échappés du groupe avec moi. Les encouragements des promeneurs vont bon train, me portant légèrement tandis que ma langue se fait pendante et que le soleil se réverbère sur les flaques pour m’éblouir. Je passe le panneau des 9km, l‘arrivée est toute proche à présent ! Une dernière longue ligne droite passée à serrer les dents me ramène dans le village où les spectateurs nous attendent. Je lâche quelques mercis maintenant que je sens la fin imminente, traverse le lotissement où les gens sont massés pour nous encourager, passe deux virages et m’offre le luxe de sauter sur mon premier trottoir de la course, l’heure n’est plus à l’économie. Je tente de me retourner pour repérer Yann : un coureur est 20m dans mon dos, à part lui je ne vois rien. Pas besoin de se fâcher pour conclure la boucle.

Je passe de nouveau sur la ligne de départ ainsi que devant le panneau des 10km. Cette fois ma montre m’indique 37’40, ouille, le vent m’a mis un sacré coup derrière les oreilles… La barre symbolique désormais franchie je laisse mes jambes rouler vers l’arrivée tandis que les deux jeunes se livrent à un sprint : ils jouent pour la place de 1er junior. N’ayant rien à gagner ni à prouver je me contente de reprendre un coureur en perdition pour terminer sereinement. Je franchis le dernier virage alors que les photographes m’attendent devant la ligne d’arrivée. Je m’arme de mon meilleur sourire pour la photo (finalement il s’agit d’une vilaine grimace) et je coupe la ligne d’arrivée 22ème en 39’27, pas mécontent d’en terminer.

Vite, je file me placer avant la ligne pour regarder les copains arriver : j’ai loupé Yann mais voilà Chris qui en termine, Vincent ne tarde pas, suivi de très près par Jean puis c’est au tour de Dominique de passer la ligne. Je vais rejoindre tout ce petit monde en attendant les autres et en profite pour passer au ravitaillement : thé chaud et gâteau de semoule histoire de me réchauffer le temps d’un rapide débrief puis nous filons chercher les autres sur le parcours. Après m’être changé il est temps d’aller chercher Eric sur le semi. Il en termine en 1h30’00 avec un air assez frais, améliorant ainsi son record de quelques minutes, il semble avoir fait une bonne course en s’abritant bien du vent à l’aller pour ensuite s’accrocher sur l’itinéraire du retour.

Pour ma part même si le chrono n’a rien de fantastique je suis assez content de mes sensations sur ce 10km, deux semaines après l’endurance trail je suis passé au travers du syndrome du tracteur. En comparant mes trois derniers 10km je constate aussi que ma vitesse semble s’améliorer : mi-septembre je n’avais que 9 secondes d’avance sur Yann, mi-octobre 40 secondes et aujourd’hui 50.

Même si je suis content d’en terminer avec ce 10km je sens que je peux maintenir l’allure sur encore plusieurs kilomètres, de bonne augure avant Beaune samedi prochain ?

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